jeudi 25 mars 2010

pas toujours vert

17 février 2010
Les produits locaux : pas toujours verts

Édité par Jean-Philippe Peretti, Ultimatum Media, Québec
rs@ultimatummedia.com

Contrairement aux idées généralement reçues, il est faut de croire que les denrées provenant de sa propre région constitue une habitude verte.
Si l’on se fie à l'Institut économique de Montréal, les partisans de l'achat local de nourriture devront faire une profonde réflexion.
Selon le géographe de l'Université de Toronto, Pierre Desrochers, les aliments produits à des milliers de kilomètres contribuent moins au problème des gaz à effet de serre qu’on veut bien le croire. Au contraire, on calcule qu'en moyenne, 83 % des GES liés à l’alimentation sont générés lors de la production de la nourriture, et seulement 11 % lors du transport de ces denrées.
Bien que cela paraisse paradoxal, produire des aliments à un endroit où sa culture est efficace peut être plus écologique, même s’ils doivent être transportés sur des milliers de kilomètres. Travailler une parcelle inefficace nécessite de plus grandes quantités de carburants et d'engrais – ce qui génère beaucoup d'oxyde d’azote, dont le potentiel de réchauffement climatique est 298 fois plus élevé que celui du CO2 - pour une même quantité de nourriture produite.
En Angleterre, cultiver une tonne de tomates entraîne le rejet de près de 2 tonnes et demie de gaz carbonique dans l'atmosphère, contre seulement 0,6 tonne en Espagne, où l’on chauffe moins les serres. Les fermiers de Californie peuvent récolter jusqu'à 50 000 kg de fraises sur un hectare de terre. En Ontario, on en récolte 5 à 7 fois moins sur une même superficie.
Pierre Desrochers ajoute que le mode de transport a un impact important sur le bilan de gaz à effet de serre. Même sur de très grandes distances, dit-il, les émissions «par unité» du transport en paquebot demeurent plus faibles que celles du transport par camion. Donc, affirme-t-il, la notion des kilomètres alimentaires ne veut plus dire grand-chose».
Chercheur de la faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation de l'Université Laval, Frédéric Guay, étudie également les effets environnementaux de l'agriculture. Selon lui, acheter du producteur local n’améliorera pas le bilan de CO2.
En focalisant uniquement sur les gaz à effet de serre, on oublie que la Californie, par exemple, autorise toujours l'utilisation du bromométhane comme insecticide dans certaine cultures, même s'il est interdit dans bon nombre de pays à cause des dommages qu'il cause à la couche d'ozone.

Source : Le Soleil

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