mercredi 24 mars 2010

mont blanc

Mont Blanc www.mariodutil.com

Le mont Blanc (en italien monte Bianco), dans le massif du Mont-Blanc, entre le département de la Haute-Savoie (France) et la vallée d'Aoste (Italie), objet d'un litige entre les deux pays, est le point culminant de la chaîne des Alpes. Avec une altitude de 4 810,45 mètres, il est le plus haut sommet d'Europe occidentale et le sixième sur le plan continental en considérant les montagnes du Caucase dont l'Elbrouz est le plus haut sommet.

Le sommet a depuis plusieurs siècles représenté un objectif pour toutes sortes d'aventuriers, depuis sa première ascension en 1786. De nombreux itinéraires fréquentés permettent aujourd'hui de le gravir avec une préparation sérieuse. Il est un objet de fascination dans de nombreuses œuvres culturelles.

Situation
Le mont Blanc s'élève au cœur du massif du Mont-Blanc et constitue le point culminant de la chaîne des Alpes. C'est également le plus haut sommet d'Europe occidentale, ce qui lui vaut le surnom de Toit de l'Europe. Il se situe à cheval entre la France et l'Italie, au sud de Chamonix-Mont-Blanc (Haute-Savoie, 200 kilomètres à l'est de Lyon) et au nord-ouest de Courmayeur (vallée d'Aoste, 150 kilomètres au nord-ouest de Turin).

Il domine les fameuses aiguille du Midi au nord et Grandes Jorasses au nord-est, et alimente directement le glacier des Bossons vers la vallée de l'Arve.

Depuis le sommet du mont Blanc, il est possible de voir ou d'apercevoir quatre massifs montagneux : le Jura, les Vosges, la Forêt-Noire et le Massif central. La vision théorique lointaine dépend de la géomorphologie et de l'influence de la courbure terrestre.




Altitude du mont Blanc
La vue depuis le sommet du mont Blanc.

Depuis 1863, l'altitude officielle du plus haut sommet des Alpes a longtemps été de 4 807 mètres (altitude ellipsoïdale géopotentielle), même si elle avait été affinée à 4 807,20 mètres en 1892.

Le mont Blanc est le plus haut sommet d'Europe occidentale. Cependant, si on considère que l'Europe s'étend jusqu'au Caucase — conformément à la vision géopolitique du Conseil de l'Europe —, alors quatre sommets le dépassent sur les territoires russes et géorgiens : l'Elbrouz qui culmine à 5 642 mètres, le Dykh Tau à 5 203 mètres, le Chkhara à 5 058 mètres et le Kazbek à 5 047 mètres.

L'altitude donnée est toujours celle de l'épaisse couche neigeuse coiffant la cime. Du sommet jusqu'à mi-hauteur, il est recouvert de « neiges éternelles » (de 15 à 23 mètres d'épaisseur). Le sommet rocheux, lui, culmine à 4 792 mètres et il est décalé de 40 mètres à l'ouest par rapport au sommet, d'après les instruments radar et des carottages.

Climat
Sommet du mont Blanc.
Au sommet, la vitesse du vent peut atteindre 150 km/h et la température -40 °C,.
Les conditions météorologiques peuvent changer très rapidement (neige, brouillard). Le vent renforce l'effet de froid (effet de Windchill) : la température apparente chute de 10 °C tous les 15 km/h de vent.

Il peut contribuer à lui seul à l'échec d'une ascension, même par des professionnels.




Géologie

Le mont Blanc est représentatif de la géologie du massif : il est constitué de granite aux parois abruptes à l'est et au nord tandis que le pluton est recouvert de gneiss à l'ouest et au sud. Il se situe donc à la jonction entre ces deux masses rocheuses cristallines, le sommet lui-même, entièrement sous la neige, étant très certainement constitué de gneiss.


Préparation

De nos jours, ce sommet accueille des centaines d'alpinistes par an et est considéré faussement comme une ascension longue mais facile pour peu que l'on soit bien entraîné et habitué à l'altitude. Cette impression est renforcée par le fait que lorsqu'on se trouve à l'aiguille du Midi, par beau temps, le mont Blanc peut paraître comme « une aimable colline enneigée », 1 000 mètres plus haut.

Le mont Blanc vu de l'aiguille du Midi.

Cependant, chaque année, le massif du mont Blanc fait de nombreuses victimes (5 à 7 par an rien que par la Voie Royale). C'est une course qui nécessite d'avoir un minimum de connaissances de la haute montagne et qui ne doit pas être faite sans être accompagné par un guide ou pour le moins par une personne compétente, ni sans un équipement adéquat. Il s'agit d'une course réellement longue qui présente des passages délicats comme le couloir du Goûter avec des chutes de pierres ; de plus, une nuit dans le refuge est une condition minimale pour s'habituer à l'altitude et être moins exposé au redoutable mal aigu des montagnes qui peut entraîner la mort.

Preuves de cette difficulté, 120 interventions ont été réalisées en 2006 par le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) dont 80 % pour épuisement (mauvaise préparation physique, manque d'acclimatation) ; 30 % des alpinistes présentent des blessures (gelures, blessures par crampons, troubles liés à l'altitude) lors de leur retour au refuge. Le taux de réussite est de 33 % seulement sans l'aide d'un professionnel (50 % avec). En cas de dégradation des conditions climatiques, il faut impérativement rebrousser chemin.

L'ascension demande une technique spécifique en alpinisme qu'il ne faut pas négliger : préparation de fond 3 mois avant le départ, usage des crampons et piolet, progression avec encordement, acclimatation à l'altitude. Malgré tout cela, 2 000 à 3 000 personnes réussissent l'ascension chaque année.


Les différents itinéraires
Le mont Blanc, vu du Brévent.
Il existe quelques itinéraires « classiques » pour faire l'ascension du mont Blanc :

* la Voie normale ou Voie des Cristalliers, ou « Voie Royale ». Au départ de Saint-Gervais, on monte tout d'abord par le TMB (Tramway du Mont-Blanc) pour rejoindre le Nid d'Aigle. L'ascension débute alors en direction du refuge de Tête Rousse, puis passe par le dangereux couloir du Goûter (chutes de pierre fréquentes) afin de rejoindre le refuge du Goûter pour la nuit. Le lendemain (départ vers 2 h), l'ascension passe par le Dôme du Goûter, le refuge Vallot et l'arête des Bosses. Il s'agit sans doute de l'itinéraire le plus fréquenté ;
* la Voie des 3 Monts Blancs, ou « La Traversée ». Au départ de Chamonix-Mont-Blanc, on monte tout d'abord par le Téléphérique de l'aiguille du Midi, puis on descend en direction du col du Midi. De là, on rejoint le refuge des Cosmiques pour y passer la nuit. Le lendemain, l'ascension passe par le Mont Blanc du Tacul, puis le Mont Maudit. Certains, pour éviter l'inconfort d'une nuit en refuge, font la course « à la benne » en partant le matin de Chamonix ;
* l'itinéraire historique, par les Grands Mulets, plutôt utilisé l'hiver en ski, ou en été pour la descente sur Chamonix. Il est actuellement peu fréquenté car considéré comme dangereux (avalanches) ;
* la voie normale italienne, ou la route des Aiguilles Grises. Après la traversée du glacier du Miage, la nuit se passe au refuge de Gonella. Le lendemain, passage par le Col des Aiguilles Grises, puis par le Dôme du Goûter où l'on retrouve l'arête des Bosses ;
* la traversée Miage – Bionnassay – mont Blanc, qui se fait généralement en 3 jours. Au départ des Contamines-Montjoie, la nuit est passée au refuge des Conscrits. Le lendemain, traversée des Dômes de Miage pour rejoindre le refuge Durier. Le 3e jour, ascension de l'Aiguille de Bionnassay, puis passage par le Dôme du Goûter.
* la traversée de l’arête de Peuterey en passant par le Grand Pilier d'Angle et par l'aiguille Blanche de Peuterey par le refuge Monzino ou le bivouac Craveri ; cette voie est une des plus difficiles pour accéder au sommet.
Moins Pertinent

La montagne maudite

Jusqu'au XVIIIe siècle, le mont Blanc était communément appelé la « montagne maudite » — un des sommets du massif, le mont Maudit, conserve cette dénomination. Selon la légende, en des temps très anciens, le massif était beaucoup plus verdoyant et l'on pouvait y mener faire paître les bêtes — à l'époque romaine, il arrivait que des troupeaux puissent emprunter le col des Géants —, mais les démons des glaces auraient envahi les alpages, repoussant sans cesse leur territoire jusqu'au fond de la vallée. Au début du XVIIIe siècle, lors du petit âge glaciaire, des processions étaient faites car la mer de Glace s'approchait dangereusement de Chamouny.

Toujours selon la légende, un royaume enchanté existait au sommet du mont Blanc, la reine des fées, la « déesse blanche » y demeurait parmi les fleurs dans des prés verdoyants et y filait la trame du destin des habitants de la vallée. Dans les croyances antiques, les entités divines trônant au sommet des montagnes doivent être respectées et vénérées ; les sommets émettent une sorte de rayonnement, une force surnaturelle, qui guide les hommes à leur insu et dont l'influence peut être bonne ou mauvaise selon les cas. Avec le christianisme, ces divinités furent désormais présentées comme des êtres invisibles hostiles, empêchant les hommes de déployer leurs activités agricoles ou industrielles et donc assimilables à des démons.

Le voyageur anglais Willian Windham (1717-1761), déjà renommé pour ses expéditions en Égypte et en Orient, a organisé lors de l'été 1741, une véritable expédition de découverte de la vallée de Chamonix, où il est monté jusqu'au Montenvert. Conseillé par les Genevois qui croyaient cette vallée hostile et maudite, sa caravane était inutilement surarmée. Arrivé à Chamonix, il s'est émerveillé des aiguilles qui dominent la vallée et des précipices « affreux » qui lui paraissaient susceptibles d'épouvanter les âmes les plus fermes. Il a aussi rapporté quelques anecdotes recueillies auprès des populations locales : les glaciers ont beaucoup crû lors des époques récentes mais dans les temps anciens un passage libre existait jusqu'à la vallée d'Aoste, de plus, la nuit, sur les glaciers, ont lieu des fêtes de sorciers dansant au son des instruments.

Avec le rationalisme de la fin du XVIIIe siècle et le matérialisme triomphant du XIXe siècle, portés par les protestants genevois et anglais, la montagne devait désormais être dominée intellectuellement, en acquérant sur elle des connaissances précises, et physiquement, en la gravissant. Il fallait percer les légendes et en tirer des explications naturelles.

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